Lors d’une ronde de surveillance dans une usine, des salariés d’une société de gardiennage inhalent une substance toxique. Pris de malaises, ils sont évacués vers l’hôpital.
Les victimes assignent la société propriétaire et exploitante de l’usine, invoquant la 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐬𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐮 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬.
𝐋𝐚 𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐞́𝐭𝐞́ 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐢𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 :
Les expertises réalisées n’avaient pas permis d’identifier les substances toxiques inhalées. La société ne pouvait être tenue responsable de la garde d’une chose non identifiée.
𝐋𝐚 𝐂𝐨𝐮𝐫 𝐝’𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥 𝐫𝐞𝐭𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐬𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐞́𝐭𝐞́ 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐢𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞, 𝐞𝐧 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐠𝐚𝐫𝐝𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞 𝐝𝐮 𝐧𝐮𝐚𝐠𝐞 𝐭𝐨𝐱𝐢𝐪𝐮𝐞 :
1️⃣ L’enquête a prouvé que les victimes avaient bien inhalé une substance toxique, et un témoin avait vu un 𝐧𝐮𝐚𝐠𝐞 𝐛𝐥𝐚𝐧𝐜sur les lieux.
2️⃣ Les symptômes sont apparus 𝐢𝐦𝐦𝐞́𝐝𝐢𝐚𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 après l’inhalation dans l’usine, établissant un 𝐥𝐢𝐞𝐧 𝐝𝐞 𝐜𝐚𝐮𝐬𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐢𝐫𝐞𝐜𝐭, même si la substance exacte n’a pas été identifiée.
3️⃣ L’enquête a exclu toute responsabilité d’un sous-traitant et identifié 𝐩𝐥𝐮𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐡𝐲𝐩𝐨𝐭𝐡𝐞̀𝐬𝐞𝐬 d’émanation interne à l’usine.
𝐋𝐚 𝐂𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐜𝐚𝐬𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐫𝐦𝐞 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐬𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐮 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐞́𝐭𝐞́ 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐢𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐮𝐬𝐢𝐧𝐞.
“𝘓𝘢 𝘊𝘰𝘶𝘳 𝘥’𝘢𝘱𝘱𝘦𝘭, 𝘲𝘶𝘪 𝘢 𝘤𝘢𝘳𝘢𝘤𝘵𝘦́𝘳𝘪𝘴𝘦́ 𝘲𝘶𝘦 𝘭𝘦 𝘯𝘶𝘢𝘨𝘦 𝘵𝘰𝘹𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘦́𝘮𝘢𝘯𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘴𝘰𝘤𝘪𝘦́𝘵𝘦́ 𝘦𝘵 𝘥𝘰𝘯𝘵 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘢𝘷𝘢𝘪𝘵 𝘭𝘢 𝘨𝘢𝘳𝘥𝘦, 𝙚́𝙩𝙖𝙞𝙩 𝙖̀ 𝙡’𝙤𝙧𝙞𝙜𝙞𝙣𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙨𝙮𝙢𝙥𝙩𝙤̂𝙢𝙚𝙨 𝙥𝙧𝙚́𝙨𝙚𝙣𝙩𝙚́𝙨 𝙥𝙖𝙧 𝙡𝙚𝙨 𝙫𝙞𝙘𝙩𝙞𝙢𝙚𝙨, 𝘢 𝘦𝘹𝘢𝘤𝘵𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘥𝘦́𝘥𝘶𝘪𝘵, 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘪𝘯𝘷𝘦𝘳𝘴𝘦𝘳 𝘭𝘢 𝘤𝘩𝘢𝘳𝘨𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘱𝘳𝘦𝘶𝘷𝘦, 𝘲𝘶’𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘢𝘷𝘢𝘪𝘵 𝘦𝘯𝘨𝘢𝘨𝘦́𝘦 𝘴𝘢 𝘳𝘦𝘴𝘱𝘰𝘯𝘴𝘢𝘣𝘪𝘭𝘪𝘵𝘦́”.
𝐋𝐚 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐞́𝐭𝐞́, 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐢𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐞𝐱𝐩𝐥𝐨𝐢𝐭𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐮𝐬𝐢𝐧𝐞 𝐨𝐮̀ 𝐥’𝐢𝐧𝐡𝐚𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐢𝐭 𝐭𝐨𝐱𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐚 𝐞𝐮 𝐥𝐢𝐞𝐮, 𝐞𝐬𝐭 𝐠𝐚𝐫𝐝𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞, 𝐚𝐮 𝐬𝐞𝐧𝐬 𝐣𝐮𝐫𝐢𝐝𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐮 𝐭𝐞𝐫𝐦𝐞, 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐛𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐩𝐞𝐮𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐞́𝐦𝐚𝐧𝐞𝐫 𝐞𝐧 𝐬𝐨𝐧 𝐬𝐞𝐢𝐧 𝐞𝐭 𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐬𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐨𝐦𝐦𝐚𝐠𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐛𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐜𝐭𝐢𝐦𝐞𝐬.
Cass. civ. 5 septembre 2024, n° 21-23.442
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